Cela fait déjà longtemps que nous entendons parler du commerce équitable – FairTrade – Savez-vous précisément ce que cela implique, quels sont les gages d’équitabilité, comment reconnaitre du véritable commerce équitable ? Pour quels produits ? HECTOR vous propose de faire la lumière sur cette économie participative.

DEFINITION DU COMMERCE EQUITABLE :
En 2001, les organisations mondiales du commerce équitable se sont entendues sur une définition commune :
« Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, en particulier ceux du Sud.
Les organisations du commerce équitable, soutenues par de nombreux consommateurs, s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l’opinion publique et à mener campagne pour favoriser des changements dans les règles et les pratiques du commerce international conventionnel »
HISTOIRE DU COMMERCE EQUITABLE

Cela fait déjà 200 ans que le commerce équitable est apparu aux Etats-Unis, sous l’impulsion de Josiah Warren, anarchiste individualiste non violent qui menait des expérimentations au sein de la Communauté New Harmony de Robert Owen. Vers 1920, Edna Gleason surnommée « The mother of fair trade » tentait d’encadrer les échanges commerciaux sous un principe de commerce plus juste.
Il faudra attendre 1974 pour que le premier magasin dédié au commerce équitable « Artisans du Monde » s’installe en France sous l’impulsion de l’abbé Pierre.
Le commerce équitable a été développé par le mouvement religieux protestant des mennonites aux Etats-Unis, qui commercialise, en 1946, de l'artisanat fabriqué à Porto Rico, en Palestine et à Haïti. Repris par d’autres mouvements religieux et humanitaires, le commerce équitable apparait dans les années 50 aux Pays-Bas et dans le reste de l’Europe.
Retraçons ici les grandes évolutions de ce concept :

Devenu un mouvement citoyen dans les années 70-80, il fait aujourd’hui parti de notre quotidien. Les labels ont fleuri, les marques se développent, les organisations internationales s’attachent à promouvoir ce concept, à tel point, qu’aujourd’hui, il est parfois difficile de s’y retrouver, générant une certaine méfiance de la part des consommateurs.
FONCTIONNEMENT DU COMMERCE EQUITABLE
L’idée est simple :
- Pousser les petits producteurs locaux, généralement du Sud, à se regrouper en coopérative pour être plus forts.
- Définir un prix minimum d’achat qui garantira une vie meilleure aux producteurs et leurs familles.
- Attribuer des primes de développement, sous réserve du respect d’un cahier des charges stricts, pour contribuer à mieux rémunérer les producteurs ou pour booster la qualité de vie locale.
- Promouvoir les produits et l’engagement citoyen pour soutenir le développement des pays les plus pauvres.
- Communiquer auprès de tous les acteurs ; producteurs, acheteurs, distributeurs et consommateurs sur les actions menées.
En quelques mots, le commerce équitable est une vision du monde différente, plus engagée, plus responsable, où chacun est acteur.
COMPRENDRE LES LABELS
Les labels garantissent l’adéquation entre des critères et des pratiques.
Aucun label public n’existe, le système de garanties ne repose que sur des labels privés parce qu’il existe deux approches de contrôle. Quand l’une des approches s’attache aux productions et produits, l’autre se positionne sur les acteurs du commerce équitable (producteurs / importateurs / distributeurs).
Même si chaque approche garantie, donc contrôle, sur les mêmes 8 standards de garantie privés du commerce équitable, ils sont toutefois reconnus publiquement.
Cependant la quasi-totalité de systèmes de contrôle est basée sur une approche « produits ». C’est pour cela que l’on peut retrouver des produits « équitables » dans nos circuits de distribution, alors qu’eux-mêmes ne s’inscrivent pas directement dans cette démarche.
Un seul système, celui de la WFTO, est une garantie “organisation”. Ce système de contrôle permet de construire des chaînes commerciales respectueuses des critères de commerce équitable dans leur intégralité : de la production à la distribution, des filières intégrées de commerce équitable.
5 critères basés sur les valeurs communes de 8 standards reconnus forment un référentiel :

1. Critères économiques : accès au marché facilité ; paiement d’un prix juste ; relations commerciales à long terme ; préfinancement des commandes si besoin ; transparence et traçabilité...
2. Critères sociaux : respect des conventions fondamentales de l’OIT (temps de travail, revenu minimum, âge minimum, liberté syndicale …) ; absence du travail des enfants et du travail forcé
3. Critères d’empowerment (renforcement et autonomie) : fonctionnement démocratique et participation aux décisions ; égalité des travailleurs...
4. Critères environnementaux : respect de la biodiversité ; interdiction des substances dangereuses ; utilisation des ressources naturelles ; gestion écologique des déchets et des emballages...
5. Critères de sensibilisation : sensibilisation des populations aux enjeux d’un commerce mondial plus juste
Ce qu’il faut en retenir c’est bien qu’à l’achat d’un produit dit « Commerce Equitable », un label doit être apposé sur les produits, sans quoi, il se pourrait que ce produit ne soit en aucun cas issu d’une production contrôlée.
Les principaux labels et systèmes de garantie en France :

LES IMPACTS DU COMMERCE EQUITABLE
Avec un chiffre d’affaires mondial estimé à 9.8 milliards d’euros en 2018 dont 1.8 milliards d’euros en France et une croissance de 22%, le commerce équitable devient une économie à part entière. Néanmoins, les organisations s’attachent à mesurer chaque année les réels impacts sur les populations productrices.

Le rapport annuel de FAIRTRADE INTERNATIONAL publié en 2019 nous éclaire sur la puissance du commerce équitable, en quelques chiffres :
Même si les organisations mondiales travaillent en toute transparence, il est difficile de mesurer les impacts réels sur les populations. Chaque filière, chaque pays a ses propres difficultés en fonction du contexte politique, économique et écologique.
DES PRODUITS QUI DONNENT DU SENS
C’est dans les années 70 que l’artisanat vendu dans les boutiques de commerce équitable sera progressivement remplacé par des produits de grande consommation, venant ainsi soutenir de plus en plus de paysans. On notera quelques filières phares du commerce équitable telles que :
La banane qui donne le sourire

Selon le label Max Havelaar, l'un des fruits les plus populaires de la planète, dont 90 % des exportations sont destinées aux pays du Nord, est une source essentielle d’emplois et de revenus pour 4 millions de familles vivant majoritairement en Amérique latine, mais aussi dans les Caraïbes, en Asie du Sud-Est et en Afrique de l'Ouest. Alors que 5 entreprises multinationales contrôlent les trois quarts du commerce international, la filière cristallise de nombreux défis mondiaux. On notera dans les impacts positifs pour les producteurs de bananes labellisés Max Havelaar :
- Des augmentations annuelles des salaires des travailleurs
- Des primes de développement spécifiques pour les travailleurs ou pour financer des projets communautaires tels que des écoles ou des centres de santé. L’attribution des primes étant votée par les comités des travailleurs
- L’interdiction du travail des enfants
Le café au juste prix

Produit historique du Commerce Equitable et en particulier pour Max Havelaar, le café est produit majoritairement par environ 25 millions de petits cultivateurs sur la ceinture tropicale. Ainsi 150 millions de sacs de grains sont produits chaque année, donc 80% par ces petits producteurs.
Le cours du café est particulièrement fluctuant et s’effondre cycliquement, le réchauffement climatique est considérablement ressenti dans les zones géographiques concernées par ce type d’agriculture. Les conditions sont donc extrêmement difficiles pour les producteurs, peu à même de négocier face aux géants de l’importation mondiale. Interpellée par une coopérative de producteurs mexicains en 1986, « Évidemment, recevoir chaque année vos dons pour acheter un camion ou construire une petite école afin que la pauvreté soit plus supportable, c'est bien. Mais le véritable soutien, ce serait de recevoir une rétribution plus juste pour notre café. », une ONG néerlandaise a su réagir pour donner les moyens aux producteurs unis de prendre leur avenir en main.
L’un des impacts les plus positifs du commerce équitable dans la filière Café a été de stabiliser les prix payés aux coopératives et donc aux producteurs individuels en garantissant un prix minimum, même en cas de chute du cours du café. Les producteurs peuvent ainsi recevoir jusqu’au double du prix payé sur les marchés locaux conventionnels.
Le coton ou le défi écologique

La filière Coton est l’une des plus importantes, puisqu’elle fournira la matière première à l’industrie du textile. Cependant un défi écologique majeur, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Inde est à relever par les producteurs locaux. Seuls, ils n’auront pas les moyens d’affronter ce défi.
Culture consommatrice d’eau et des plus polluantes au monde, semences génétiquement modifiées, utilisation de pesticides et engrais chimiques générant des problèmes d’érosion et de baisse de fertilité des sols, changements climatiques rendant très vulnérables les producteurs. Ce tableau est une catastrophe égologique.
Le commerce équitable en poussant les producteurs à se regrouper en coopérative pour répondre aux critères de certification change la donne. Tout en garantissant un prix minimum d’achat, Max Havelaar distribue des primes de développement tout en exigeant le respect de critères environnementaux stricts, destinés à préserver les ressources naturelles et protéger la santé des populations : Interdiction des OGM et substances chimiques, optimisation de l’utilisation de l’eau, prime supplémentaire pour les producteurs de coton bio. De nombreuses coopératives, gérées par les producteurs eux-mêmes font le choix d’investir leur prime de développement pour mettre en œuvre des pratiques agricoles plus durables, allant jusqu’à convertir leur production en bio, acheter leurs semences auprès de banques bio ou mettre en place des systèmes d’irrigation en goutte à goutte.
Le Commerce équitable et HECTOR
HECTOR, soucieux de respecter ses engagements sociétaux et écologiques, poursuit sa démarche en s’attachant à acheter ses matières premières auprès de producteurs ou distributeurs engagés.

Pour en apprendre toujours plus
Rendez-vous à la Quinzaine du Commerce Equitable du 8 au 23 mai 2021. La Quinzaine du commerce équitable permet de rassembler et de fédérer les acteurs engagés autour d’un enjeu commun : accélérer la prise de conscience citoyenne et l’engagement en faveur de modes de consommation responsable.